Un hôpital veut limiter les soins d’Abdenour Belhouli, porteur de trisomie 21, devenu tétraplégique du fait d’une erreur médicale

Abdenour Belhouli, 45 ans et porteur d’une trisomie 21, est pris en charge le 22 novembre 2024 à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière pour un scanner sans gravité. En effet, suite à une chute, une des chevilles d’Abdenour a été fragilisée. Cependant, le patient déclare rapidement un problème plus grave ; son bras gauche ne répond plus. Transféré aux urgences, le diagnostic est clair : Abdenour est en train de faire une compression médullaire, à savoir une pression qui touche la moelle épinière. Il s’agit d’une urgence dans la mesure où dans les cas les plus graves, une telle compression peut mener à un arrêt cardiaque.

Or, le patient est renvoyé chez lui. Inévitablement, son état de santé se dégrade rapidement et en plus de son bras gauche, son côté droit commence lui aussi à lâcher. Face aux appels de la famille, un médecin leur aurait dit : « Attendez demain, je devrais avoir un responsable, je vous rappellerai ». Finalement, il retourne à la Pitié Salpêtrière où il sera dit à la famille : « Il a 45 ans, il a assez vécu, c’est de l’obstination déraisonnable ».

Devenu tétraplégique, on lui a implanté un pacemaker afin de maintenir un rythme cardiaque stable. La famille a dû saisir à plusieurs reprises la justice en urgence car les médecins ont souhaité procéder à une limitation des soins. Une limitation des soins qui a commencé le 19 novembre dernier.

L’avocat de la famille, Me Saïd Benkhalyl souhaite engager une procédure pour « faute grave ». Il a également saisi la Cour européenne des droits de l’homme qui est en train d’instruire l’affaire. L’avocat estime que « selon une jurisprudence, ils sont censés suspendre les limitations thérapeutiques » afin de ne pas entraver le droit au recours de la famille.

 

Source : Bondy Blog, Sarah Ichou, 20.11.2025